Le 4 décembre 2017, la préfète de région Normandie, le recteur et le président de la région M. Morin écrivent aux trois présidents d'université pour leur reprocher leur nouvel échec aux appels à  projets dans le cadre des investissements d'avenir (PIA3). Il leur est demandé « d'envisager les scénarios conduisant au rapprochement de vos établissements, y compris par la voie de la fusion ».

En réponse, les présidents et directeurs des six établissements membres de la ComUE (3 universités, INSA Rouen, ENSICAEN, école d'architecture de Normandie) écrivent le 18 décembre 2017 : « Nous rejetons également l'assertion que cet échec soit le fruit de notre insuffisante intégration. » Puis : « Votre courrier est donc à  la fois choquant, inexact dans son analyse et contre-productif pour atteindre l'objectif que se sont fixé les signataires. » Le message est clair : on ne se laissera pas intimider !

Enfin, dernière salve (provisoire), le président de région M. Morin écrit à  nouveau aux présidents d'université le 13 mars 2018, après les avoir rencontrés en janvier : « Sachez qu'en cas d'absence de vision partagée et assumée d'ici le mois d'avril, je me réserve la possibilité de suspendre l'octroi des subventions régionales concernées. » Cette fois, la menace est très explicite !

à€ la lecture de ces échanges, la question que l'on peut donc légitimement se poser est la suivante : qui décide réellement de l'avenir des universités en Normandie ? L'État, qui exerce la tutelle et finance (mal) la quasi-totalité de l'ensemble des missions, la communauté universitaire via ses instances délibératives et leurs présidents élus, €¦ ou le président de la Région qui semble se croire propriétaire des universités implantées sur son territoire ?

Les présidents d'université cèderont-ils au chantage exercé par la Région et si oui, en vertu de quel mandat ? Il convient en effet de rappeler qu'à  ce jour, l'hypothèse d'un nouveau type de regroupement entre les établissements n'a fait l'objet d'aucune délibération de CA d'aucun établissement, ni même de la ComUE.

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