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Actualités

vendredi 29 septembre 2017

Le recteur a reçu les organisations syndicales vendredi 29 septembre sur le devenir des académies de Caen et de Rouen

Le recteur était accompagné des deux secrétaires généraux des deux académies, Caen et Rouen, ainsi que deux DASEN (Orne et Seine-Maritime) et des deux directeurs de cabinet des rectorats de Caen et Rouen. L'ensemble des organisations syndicales étaient représentées.

Cette réunion venait à  la suite de la présentation au comité technique ministériel du 27 septembre d'un projet de décret qui permettra la nomination d'un recteur sur plusieurs académies.

Le recteur Rolland a affirmé vouloir "maintenir l'identité des deux académies", "ne pas vouloir faire d'économie d'échelle" tout en disant vouloir participer à  une expérimentation o๠il serait nommé sur les deux académies simultanément. Une circulaire du 4 mars 2016 précise pourtant : "La mutualisation, qui peut prendre plusieurs formes, consiste à  obtenir des gains d'efficacité et d'efficience par la mise en commun des moyens des services en jouant sur différents leviers, tels que la complémentarité, le regroupement et la spécialisation des expertises, les économies d'échelle, la mise en commun d'investissement (immobilier, systèmes d'information et numérique, etc.) et la dématérialisation des processus de gestion."

Au-delà  de ce discours rassurant, le SNASUB-FSU a rappelé que les décrets sur les attributions des DASEN (décret du 5 janvier 2012), celui sur les régions académiques (décret du 10 décembre 2015) concentraient les pouvoirs entre les mains du recteur et permettaient dès maintenant de mutualiser-supprimer des services en créant des services interdépartementaux, des services interacadémiques et même des services interrégionaux. Le projet de décret en cours de validation va faciliter la mise en place de services interacadémiques puisque de tels projets ne feront plus l'objet d'un bras de fer entre deux recteurs (l'un cherchant à  conserver un service de plein exercice quand l'autre le ferme ou l'affaiblit). Rappelons que la circulaire sur la mise en oeuvre des régions académiques de mars 2016 indiquait que les décisions devaient se faire au "consensus", car les recteurs n'avaient aucune relation hiérarchique entre eux, ce qui pouvait rendre inopérante la volonté d'un des deux recteurs de mutualiser tel ou tel service.

Le recteur Rolland expliquait en séance qu'un bilan de l'expérimentation sera rendu au ministère en janvier/février 2018 par l'inspection générale qui allait faire des propositions : mutualiser ou non de nouveaux services. Cela signifie ni plus ni moins l'accélération des mutualisations interacadémiques, créant les conditions d'une fusion.

Enfin, voici les nouveaux projets en cours en terme de rapprochement/mutualisation :
- pilotage rapproché des deux SAIO
- un seul Conseiller technique ASH, unique aux deux académies
- un seul Conseiller technique pour l'égalité filles-garçons, unique aux deux académies

Le projet de décret pour une nomination muti-académique d'un recteur doit passer en comité technique de l'enseignement supérieur le 4 octobre puis au Conseil d'Etat le 11 octobre. La majorité des syndicats (FSU, CGT, FO, SNALC, SUD) s'est prononcée contre la fusion des deux académies et l'expérimentation sauf l'UNSA qui a voté pour le projet de décret au CTM du 27 septembre. La CFDT s'est prononcée contre toute fusion ""sèche"" mais plutà´t favorable à  l'expérimentation.



Pour le SNASUB-FSU, l'orientation donnée aux différents décrets nous inspirent la plus grande crainte d'un rapprochement qui pourrait préparer la fusion par la chasse aux doublons. La mise en place de la DAFPIC, par exemple, mécontente le personnel qui se plaint de ne plus avoir de chef de service : le délégué académique et ses deux adjoints ont des missions interacadémiques, présent seulement 50% du temps à  Caen et s'affirment peu présents dans les services. C'est pourquoi nous sommes contre la désorganisation des services, pour le maintien d'un service public de proximité et nous nous prononçons contre le projet de décret ainsi que la nomination immédiate d'un recteur à  Rouen.

lundi 4 septembre 2017

DECLARATION DU SNASUB-FSU


Un demi-recteur à  Caen et Rouen : on solde à  la rentrée 2017 !

Le SNASUB-FSU a suivi et s'est inquiété dès le mois de juillet du départ non remplacé de la rectrice de l'académie de Rouen. L'annonce officielle de ne pas nommer un nouveau recteur laisse le SNASUB-FSU perplexe devant ce qui apparaà®t comme une politique confuse.



C'est la politique du ni-ni qui a été décidée : ni fusion des académies de Caen et de Rouen, ni « immobilisme ». Les autorités ministérielles profitent de la création des « régions académiques », instituées en décembre 2015, pour hisser le recteur de Caen au-dessus des deux académies, dans les faits en un demi-recteur puisqu'il n'aura plus le temps de s'occuper de son académie initiale. On se demande comment il va pouvoir se dupliquer pour assister à  toutes les réunions auxquelles il est actuellement présent (Comité technique, CTSA, CHS-CT, CA du GIP-FCIP€¦). Lors de son arrivée en septembre 2016, il avait annoncé qu'il était là  pour restaurer la confiance avec les personnels après l'éviction de son prédécesseur par une lutte locale à  laquelle SNASUB-FSU avait largement contribuée.



La question principale est celle de savoir si l'organisation administrative du service public d'éducation nécessite de la proximité avec la population. La réponse est clairement oui ! Or, la tendance actuelle vise à  dévitaliser le tissu local du service public au profit d'une politique générale et technocratique toujours plus éloignée des réalités. Le service public a besoin de proximité pour sa qualité et pour garantir dans les faits le meilleur accès aux droits de toutes et tous.



L'existence de services interacadémiques déjà  en place entre Caen et Rouen servent « d'arguments » pour justifier un rapprochement voire une fusion. Mais que l'on juge du résultat. Les personnels se plaignent de ne plus avoir en permanence un chef de service. On ne peut être efficacement affecté à  deux endroits, car c'est être affecté nulle part. Il y a incompatibilité entre suivi de proximité et double affectation. Nous le voyons déjà  avec le service interacadémique de la formation professionnelle et continue (DIAFPIC), commun aux deux académies de Caen et Rouen. A l'échelle d'un recteur, cela signifie que des forces centripètes vont être à  l'Å“uvre pour le remplacer dans les faits. Quand on sait que la direction du rectorat de Caen est dirigée par une secrétaire générale et trois secrétaires généraux adjoints, on peut s'inquiéter des tiraillements que suscitera le vide créé par l'absence du recteur.

Pour ce qui concerne le SNASUB-FSU, nous demandons à  rencontrer le recteur de Caen dans les plus brefs délais afin d'avoir de nouveaux éléments sur la situation et rappeler notre opposition à  tout processus de fusion et demandons la nomination dans les plus brefs délais d'un recteur à  Rouen. La lutte continue !

le 4 septembre 2017,

Pour la section académique de Caen,
François FERRETTE,

Pour la section académique de Rouen
Raphaà«lle KRUMMEICH, Christophe NOYER

dimanche 3 septembre 2017

Les académies de Caen et Rouen dirigées par un seul et unique recteur


Education. A Rouen, la rentrée se fait sans recteur après l'éviction de Nicole Ménager. Recteur de Caen, et «super recteur» normand, Denis Rolland,attendrait sa nomination.



C'est du jamais vu dans l'académie de Rouen et sans doute dans le monde de l'éducation en France. La rentrée scolaire 2017-2018 se fait sans recteur dans l'Eure et la Seine-Maritime après le départ de Nicole Ménager. Une éviction sans ménagement pour cette rectrice et qui aura tenu un peu moins de deux ans à  ce premier poste : un coup de fil du cabinet du ministre le lundi 3 juillet lui annonçant son départ et lui interdisant de se rendre à  une réunion deux jours plus tard, la confirmation au conseil des ministres le mercredi 5 juillet et un mail d'adieu à  ses collaborateurs et partenaires le jeudi.

Une expérimentation

Docteur en linguistique générale, Nicole Ménager est retournée à  l'université de Rennes, son poste précédent. Aucun motif n'a été officiellement donné sur les raisons de son départ. En « off », il se murmure que l'ancien maire du Havre, Édouard Philippe, ne l'appréciait guère, ainsi que l'ancien président du conseil départemental de l'Eure, Sébastien Lecornu avec lequel elle s'était affrontée autour de l'annonce de la fermeture de collèges. Le premier est devenu... Premier ministre ; le second secrétaire d'État d'un gouvernement à  la couleur politique bien différente du précédent.

Hier matin, lors d'une conférence de presse sur la rentrée scolaire au Rectorat de Rouen la question a été posée. « Nous attendons une nomination... » a soufflé Mostefa Fliou, le secrétaire général et plus haute autorité de l'Académie. Il a rappelé qu'en « l'état actuel, les deux académies existent (N.D.L.R. : depuis le décret de 2015 sur la fusion des régions) avec une région académique. La nouvelle politique ministérielle tend vers une coopération de plus en plus renforcée sur des sujets que le ministre nous indiquera... » Et de citer en exemples, deux services communs aux académies mis en place depuis la fusion : le service interacadémique à  l'enseignement supérieur et la délégation interacadémique à  la formation professionnelle et continue.

Mais ce que ne dit pas le secrétaire général de l'académie de Rouen, c'est que le ministère veut aller plus loin et tenter une première expérience en Normandie avec un seul recteur pour deux académies. Le sujet a été évoqué lors d'une réunion nationale des recteurs il y a quelques semaines en présence du ministre de l'Éducation Jean-Michel Blanquer, puis confirmé au niveau académique à  Rouen lors de la réunion de rentrée des chefs d'établissements en début de semaine. Et hier, une nouvelle rencontre a eu lieu à  Paris au ministère avec les syndicats. €œ Nous rentrons dans une expérimentation - un recteur pour deux académies - qui sera suivie par l'Inspection générale et le conseil d'Etat. Selon les conclusions, il pourrait y avoir une généralisation à  la France entière€, a-t-on appris dans la soirée de sources syndicales.

La nomination de Denis Rolland, aujourd'hui recteur de l'académie de Caen, « super recteur » de la région académique Normandie et chancelier des universités, ne fait plus aucun doute.

Des inquiétudes

Cette annonce - une première en France - va faire du bruit. Tant chez les enseignants que les personnels administratifs ou les parents d'élèves.

« C'est inédit, c'est étrange », commentait hier Thierry Patinaux, secrétaire régional SE-Unsa lors d'un point presse. « On ne peut que se diriger vers une fusion mais beaucoup de questions sont sans réponses alors que le ministre Blanquer est omniprésent et multiplie les annonces... Un recteur doit être présent à  tous les comités académiques, comment va-t-il multiplier par deux sa présence ? Ce sera qui l'interlocuteur ? » s'interroge-t-il. « Il y a deux ans l'académie était déjà  prête à  fusionner mais cela ne s'est pas fait. On sait que les choses vont bouger mais nous n'avions pas besoin de cela, l'académie de Rouen n'est pas scolairement brillante. Et puis, si fusion il y a, il faudra anticiper. Le rectorat à  Caen c'est 200 personnes, mais la masse administrative est à  Rouen avec 450 agents. C'est la méthode qui inquiète. »

Alain LEMARCHAND

source : http://www.paris-normandie.fr/actualites/societe/education/les-academies-de-caen-et-rouen-dirigees-par-un-seul-et-unique-recteur-KC10749425